Fidèles à nos standards de rigueur historique au cours de nos présentations, ce début d’année 2024 nous a permis d’enrichir nos collections avec des reproductions ou des originaux d’objets ayant trait à l’histoire des métiers de la santé. Tout à la fois aux marchés de l’histoire d’Orange et de Compiègne, ou en chinant dans les bourses aux objets ou sur internet, nous présentons ici brièvement ces objets.
Période antique
Pour nos animations autour de la médecine gallo romaine, nous avons acquis d’abord un beau set de verrerie comprenant des lacrymatoires et une patère.
Les premiers tirent leur nom de leur forme et de l’hypothèse longtemps soutenue qu’ils contenaient les larmes des pleureuses versées lors des rites funéraires. Des hypothèses plus récentes proposent qu’à l’instar des verreries type balsamaires, les lacrymatoires étaient en fait destinés à recevoir des huiles odorantes et probablement des préparations cosmétiques conçues à base de produits très onéreux. Les patères quant à elles servaient aux thermes pour s’asperger avec l’eau des différents bassins.
Egalement nous avons pu acquérir un braséro qui fera le pendant de notre tripus que nous avions présenté sur notre stand de Fous d’Histoire 2023.
Enfin une boite d’oculiste reproduite d’un objet de fouille conservé à Lyon vient compléter l’ensemble de nos acquisitions romaines.
Moyen Age
Pour la période médiévale, commençons par un outil d’hygiène reproduit d’après un original XIIIème. Le furgeoir était la trousse d’hygiène portative multi-usages permettant de pourvoir aux soins personnels courant. Pouvant être très élaboré et luxueux, le modèle reproduit ici est plus courant dans sa matière (laiton) et dans sa forme.
Passons à la faïence avec un ensemble comprenant un alambic également XIIIème reproduit de fouilles menées à Marseille et dont la particularité est de présenter un bec de sortie solidaire de la partie basse de l’appareil (cucurbite) et non du chapeau de distillation. Egalement un moule à pain de sucre et son pot collecteur. Enfin un albarelle islamique à facettes qui complètera utilement ceux déjà exposés dans nos présentations XIIIème (bien qu’il semble être plus tardif).
Un ensemble d’albarelles et pots à épices XIV et XVème illustreront la production italienne du bas Moyen Age.
Richement décorés ils témoignent s’il en était besoin, que dès le développement des centres de production européens, les vaisseaux d’apothicairerie ne se résumaient absolument pas à de simples pots monochromes.
Un pot et un plat seront utiles pour présenter les plantes et fabrications de l’apothicaire.
Enfin pour la médecine du bas Moyen Age, un ensemble de ventouses reproduites des œuvres de Chauliac seront utiles pour explorer la saignée qui, contrairement à ce qu’on peut lire sur des sites mal informés, ne se résume pas à la phlébotomie.
Renaissance
En revenant dans le domaine de la faïence, un bel exemple de sobriété de couleur dans cet albarelle d’Italie du nord, sobriété contrastée par le décors en graffito, typique de la période et du site de production.
Egalement un très bel ensemble d’outils chirurgicaux reconstitué par Yves Schmidtz (une forge en Mitgard) qui a réalisé plusieurs instruments sur la base notamment d’illustrations d’Ambroise Paré.
XVIII – XXème
D’abord une vente de collection privée qui a été l’occasion d’acquérir de très belles pièces en termes d’outils tranchants à usage chirurgical / médical : bistouris (dont des modèles à usage unique de 14-18 à droite) et lancettes.
Nous présenterons un ensemble de lancettes dans leur étui plus tard puisque ces pièces sont parties en restauration.
Egalement un clystère original modèle XVIII ou XIXème en cours d’identification.
Ensuite un bel ensemble de piles à godets (complet, ce qui est rare) marquée à la fois en système royal (livres/onces/gros) et en système décimal (grammes).
Cet ensemble illustre le passage, impactant notamment les pharmaciens (le titre apparait en 1777), de la livre « poids de marc » utilisé par les apothicaires depuis le Moyen Age, mais normalisé en 1732, au nouveau système de « mesures républicaines » par décisions successives abouties dans la loi du 19 frimaire an VIII (10/12/1799).
Voir à ce sujet l’étude collective disponible ici.
Enfin un bel ensemble de documents relatifs aux gueules cassées de 14-18 encore à étudier.
Nous avons également d’autres pièces ainsi que des commandes que nous vous présenterons dans un prochain blog.
Remerciements
Un grand, grand, énorme merci à tous les artisans – Véronique, Karine, Claudia, Marco, Yves, Daniele, Alex pour ne citer que celles et ceux présentés ici – qui déploient encore et toujours des trésors de talent, de patience et d’inventivité pour permettre de faire renaître des objets du passé et qui soutiennent ainsi nos présentations, enrichissant ces moments passés avec le public.