Un troisième retour sur notre saison 2025 qui conclu la série. Cette année a décidément été bien remplie, et riche en échanges de toutes sortes.
Aujac
Début août nous avons pris part pour la deuxième année consécutive aux animations de la « malabestia » du château du Cheylard d’Aujac. Cette manifestation propose l’évocation de la vie au sein d’un chateau de la région où a sévi la bête du Gévaudan entre 1764 et 1767.
Une présentation de la malabestia 2025
Rassemblant près d’une trentaine de reconstitueurs/reconstitueuses dans un cadre grandiose, cet évènement a, cette année encore, eu les faveurs du public.
L’équipe d’animation du chateau pendant la malabestia 2025
Pour ce qui nous concerne, nous avions déployé notre décors dans la tour carrée et nous y évoquions les avancées du domaine médical dans le domaine de la santé. Il y avait beaucoup à dire car le XVIIIème siècle a été prolixe en innovations.
Notre installation dans la tour carrée
Il voit la naissance de la médecine clinique moderne, avec une pratique qui s’éloigne des usages anciens, délaisse la théorie des humeurs et pose les bases d’une approche anatomo pathologique (Giovanni Battista Morgagni (1682–1771), Marie François Xavier Bichat (1771–1802)). C’est aussi le siècle qui permet à la chirurgie de s’émanciper définitivement de la médecine, avec notamment la création de l’Académie Royale de Médecine en 1731. Les guerres menées par Louis XIV et Louis XV y sont pour quelque chose… L’apothicairerie, a à présent intégrée la pharmacopée « chymique » (cf. la pharmacopée royale galénique et chymique de Moyse Charras (1619-1698) publiée initialement en 1676 puis republiée au moins 5 fois au XVIIIème). Elle devient la pharmacie en 1777 et se réorganise en tant que métier (suppression des jurandes, collège de pharmacie). Mais avant cela, dans la continuité du mouvement amorcé au XVIIème, les codex de pharmacopée officiels par ville ou par région se sont multipliés ou affirmés. Le siècle est aussi celui des prémisses d’une organisation étatique de la santé. La protection des populations rurales et/ou démunies, le développement des structures hospitalières et leur fonctionnement, la veille sanitaire et la lutte contre les épidémies (cf. la terrible peste de Marseille de 1720). Si la mort préoccupe, la naissance n’est pas en reste et le XVIIIème et aussi un siècle de progrès pour l’obstétrique (l’art des accouchement) : innovations techniques (diffusion du forceps), masculinisation du métier et organisation de l’instruction (notamment mission de Madame Angélique du Coudray (1712-1794)).
Ce sont tous ces sujets que nous avons évoqués devant les visiteurs du château. La salle où nous étions installés n’a pas désempli et a été l’occasion d’échanges très intéressants.
Présentation aux visiteurs de l’obstétrique et usage du clystère
Rendez vous en 2026 pour la suite.
L’Herbergement
Début septembre, nous avons rejoint la Vendée pour participer à la 13ème édition de la fête Renaissance de l’Herbergement.
Echange avec le public sur les métiers de la santé à la Renaissance
Notre auvent a accueilli un public nombreux et très curieux de tout ce qui a pu se dérouler au cours du XVIème siècle autour de la médecine, chirurgie et apothicairerie. Nous avons, parmi d’autres, évoqué de grands noms tels qu’Ambroise Paré (1510-1590) et Gaspare Tagliacozzi (1545-1599) pour la chirurgie, André Vesale (1514-1564) pour les progrès en anatomie ou encore Paracelse (1493-1541) pour ses vues à l’époque anticonformistes sur la nature de l’homme et la composition des remèdes.
Quelque grands noms (commençant en haut gauche) : Paré, Tagliacozzi, Vesale, Paracelse
Comme pour toutes le époques abordées, nous avions déployé un matériel réellement sourcé, reproduit suivant les techniques de l’époque par des artisans spécialisés.
Une vue de notre matériel Renaissance prise à l’occasion d’une rare pause de la journée
Fougères
Mi septembre, nous avons participé aux animations du château de Fougères à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine (JEP). Un incident sur le auvent, depuis réparé, nous a contraint à nous porter en intérieur pour l’animation autour de la santé au XVème siècle. Les visiteurs ont apprécié puisque la météo a été un peu « humide » sur le week end.
Notre installation Tour Surienne
Nous avons présenté un tour d’horizon de la médecine de la fin du Moyen Age, ses principes et les figures marquantes. Compte tenu du thème des JEP (Patrimoine Architectural) nous avons insisté sur les conditions d’hygiène dans un château médiéval et dans la ville alentour. Evidemment, chirurgie et apothicairerie ont aussi été présentées. Nous avons traité quelques problématiques liées spécifiquement aux zones urbaines en les replaçant dans le contexte du Bas Moyen Age. Notamment la pollution en milieu urbain et les problématiques associées autour de l’eau. Egalement nous avons échangé avec les visiteurs sur la gestion des situation épidémiques. Le site du château de Fougères attirant un public international, nous avons parfois du faire quelques sessions an Anglais.
Le Dimanche, nous avons également présenté une conférence sur le thème « Architecture et santé au Bas Moyen Age et à la Renaissance ». Nous y avons présenté le thème en mettant évidemment en valeur le patrimoine architectural, passé ou subsistant, de Fougères.
Notre conférence préparée pour les JEP
Un beau week end avec beaucoup de visiteurs, sensibles aux JEP, et qui ont constamment rempli la salle où nous nous trouvions. Enormément de questions sur les sujets d’hygiène, nos conceptions modernes et les conditions urbaines n’ayant effectivement rien à voir avec celles d’une forteresse et d’une ville médiévale.
Senlis
Dernière sortie pour une fête médiévale en 2025 avec la participation à la « journée au XIIIème siècle au temps du chancelier Guérin« .
C’était la deuxième fois que nous participions à cet évènement et comme toujours un plaisir tant la sélection des troupes est rigoureuse et la qualité des reconstitutions présentées élevées. Nous avons déployé notre auvent au fond du parc ce qui n’a pas empêché le public de nous trouver.
Notre installation sous les arbres au fond du parc
La fête de Senlis attirant beaucoup de visiteurs, notre auvent a été en continu rempli par un public curieux de la façon de soigner au XIIIème siècle. Quelques visiteurs du samedi sont même revenus le dimanche.
Les visiteurs sous notre auvent… et au delà
De belles rencontres également et des moments d’échange avec les membres de plusieurs groupes de reconstitueurs voisins. Une très belle sortie pour conclure 2025 en fête médiévale.
N’hésitez pas à venir nous retrouver à Fous d’histoire à Compiègne.