Les simples médecines

- 14 Juin 2024 -

Devant l’intérêt suscité lors de nos animations par la façon de soigner au Moyen Age, nous avons décidé de présenter d’un peu plus près celui qui en Occident, à partir du Moyen Age classique (XI-XIIIème), prépare les médications. Voici donc le premier article d’une série sur l’apothicaire au Moyen Age. Nous démarrons ce voyage en toute logique par le médicament auquel nous consacrerons deux blogs séparés : les simples médecines, d’une part, et les compositions, d’autre part, le tout dans une perspective de médecine médiévale.

les simples médecines - la sauge fraiche et dans son albarelle italien, et sa représentation dans le tractatus de herbis

Une simple médecine : la sauge et sa représentation dans le tractatus de herbis

Mais qu’entend_on par une « simple médecine » ?

Le livre des simples médecines (voir ci-dessous) les définit comme des remèdes dans lesquels un composant dans son état naturel (le texte parle de « médicament produit par la nature comme le clou de girofle ou la muscade »), pas ou très peu transformé, est utilisé à des fins thérapeutiques. Ledit composant n’est pas nécessairement utilisé seul : un excipient tel que l’eau (tisane, bain, compresse…), le vin ou un composant lipidique (macérat, baume…) peut servir de base pour l’administration du remède. Notons qu’une simple médecine est parfois associée à d’autres composants issus de simples dans la forme galénique utilisée. Nous y reviendrons.

Mais quels témoignages nous permettent-ils d’évaluer la nature, l’origine et les possibles champs d’application de ces simples médecines dans le soin au Moyen Age ?

Les Sources sur les simples médecines

Nous disposons d’un corpus de textes assez fourni sur les simples médecines, qui nous renseigne sur leur importance dans la pharmacopée médiévale (au sens du savoir relatif à la fabrication et à l’emploi des médicaments), pour des domaines d’application très variés. La médecine médiévale, héritière des préceptes grecs, enrichis (au bas Moyen Age) des cogitations d’auteurs de langue arabe traduits en latin, fait largement utilisation de ces simples médecines.

L’origine antique

Dès l’antiquité grecque, puisque c’est de ce cadre que naissent les préceptes de la technè médicale exposée d’abord par Hippocrate (460-v.370 av. JC), on observe que les simples médecines font déjà l’objet d’une attention particulière. Majoritairement d’origine végétale (voir plus bas), ces simples médecines sont présentes dans une des premières productions d’importance sur les plantes rédigée par Théophraste (388-322 av. JC) : les « recherches sur les plantes ». L’ouvrage, qui est avant tout un traité de botanique, comprend 9 livres et la moitié du dernier livre (possiblement ajouté post mortem par un disciple de Théophraste) leur est consacré.

On peut rapprocher le travail de Théophraste de l’effort mené, initialement par des médecins de la Grèce antique, dans la constitution d’herbiers. Ces compositions (à l’origine uniquement textuelles) étaient destinées à collecter et organiser les connaissances pratiques sur les plantes : nom (local) de la plante, application thérapeutique, partie à utiliser, mode de préparation… Recueillies auprès de praticiens divers et de cueilleurs d’herbes (étymologiquement les « cueilleurs de racines » ou rhizotomes), les connaissances sur les simples médecines sont alors une somme de savoir, à caractère thérapeutique, essentiellement empirique, entachée de quelques superstitions tournant surtout autour de la collecte des plantes.

Ainsi par exemple Théophraste raconte : « Ajoutons que les droguistes et les arracheurs de racines donnent des informations en partie probablement correctes, en partie aussi dramatisées. Ils recommandent d’arracher certaines racines comme entre autres la thapsie en se plaçant sous le vent, après s’être enduit de matière grasse car le corps se couvre d’œdèmes si on se place en sens contraire [NB : la racine de la plante possède effectivement une écorce friable irritante …] Mais les auteurs des prescriptions suivantes en rajoutent, si je puis dire, et même beaucoup ; ainsi pour la pivoine […] qu’ils recommandent de déraciner nuitamment, car le jour si un pic vous voit prélever le fruit, attention à vos yeux, et s’il vous voit arracher la racine, vous avez une descente de fondement ! ».

Ces herbiers nous sont connus notamment par le travail d’encyclopédistes latins tels que Pline l’ancien (23-79). « L’histoire naturelle » dudit Pline, contient d’ailleurs beaucoup d’informations directement sur les simples médecines elles-mêmes. Il commente lui aussi le « folklore autour de la récolte » évoqué ci-dessus qu’il pense être du domaine de la supercherie afin de vendre plus cher les herbes dont la récolte est décrite comme complexe, voire périlleuse.

C’est à l’auteur grec Dioscoride (v40-v90) qu’on doit une somme médicale surtout connue sous sa dénomination latine de « materia medica » et qui ne recense pas moins de 600 plantes et 1000 remèdes. Connue durant tout le Moyen Age, traduite dans de nombreuses langues (en plus du latin : hébreux, syriaque, provençal et même anglais… au XVIIème siècle) elle a été abrégée par un anonyme autour du III/IVème siècle pour ne plus présenter que 71 plantes, essentiellement utilisées comme des simples médecines. Ce « pseudo-Dioscoride » donne des indications précises sur l’utilisation de ces simples et l’application au traitement des maladies. Par exemple pour le plantain, feuilles, graines, racine et suc sont décrites comme ayant des utilités variées : cicatrisation, arrêt de divers saignements, traitement des brûlures, de la dysenterie, guérison des ulcères, des fièvres, des affections de la vessie, traitement des yeux et des oreilles, aide au traitement de l’hystérie, guérison de fièvres…

les simples médecines - le plantain dans le pseudo-Dioscoride

Une simple médecine du pseudo-Dioscoride : le plantain (codex vindobonensis 93)

La dualité simples médecines et médecines composées

Le Moyen Age n’a pas été en reste pour produire des textes sur les simples médecines et décrire leur utilisation dans la médecine médiévale.

On peut citer l’Alphabet de Galien (« alphabetum Galieni« ) composé autour du VI/VIIème siècle en Italie et qui présente 301 simples médecines. Probablement une œuvre collective basée sur des textes latins et grecs plus anciens, il semble qu’il ait servi de base à la production de textes plus importants aux XI et XIIème siècles. Egalement le « de viribus herbarum » (des vertus des plantes) composé au X-XIème siècle supposément par le moine Odon de Meung (fl. XIème). Il présente un panel plus restreint de 77 simples médecines, toutes végétales.

Parmi les textes plus tardifs, deux productions de l’école de Salerne sont représentatives et illustrent la dualité existant dans les médications de la médecine médiévale.

La renommée dont a joui la Schola salernitana ou école de Salerne, surtout aux XI et XIIème siècle, explique le crédit qu’on a donné à ces textes et l’influence qu’ils ont pu avoir. Pour rappel, la « légende » de l’école de Salerne décrit sa constitution, au sud de Naples, par un collège de 4 médecins d’origines différentes (un latin, un grec, un arabe et un juif) symbolisant un carrefour de savoirs. L’école fondée probablement au début du IXème siècle a bénéficié de la relative proximité de l’abbaye bénédictine du Mont Cassin. Surtout, elle a pu tirer parti et contribuer à diffuser les traductions en latin des textes médicaux de langue arabe avec notamment les apports du moine Constantin l’Africain (1020-1087) établi au Mont Cassin. Elle a produit des textes renommés pour la médecine occidentale, entre autres, le célèbre régime salernitain (un texte qui se rattache aux « regimen » de vie) ou les deux traités de Trotula (major & minor). C’est la production de deux ouvrages, attribués à Matthaeus Platearius (11..-1161), qui nous intéresse ici.

les simples médecines - Platearius rédigeant le livre des simples médecines

Matthaeus Platearius rédigeant le « Livre des simples médecines » par R. Testard (fl 1470-1531)

Désignés suivant leur incipit ce sont :
– le « liber iste » (« Liber iste qui in presentia nobis legendus occurrit ex multorum antidotis est compilatus » – Ce livre, qu’il nous appartient de lire à présent, est compilé à partir de nombreux antidotaires) qui est un recueil de recettes composées, un antidotaire (on parle aussi, dans certaines conditions, de réceptaire). Nous approfondirons ce type d’ouvrage dans le second blog ;
– le « circa instans » (« Circa instans negotium de simplicibus medicinis nostrum versatur propositum » – Notre objectif à présent est de traiter des simples médecines) présente en environ 270 chapitres, des simples médecines classées par ordre alphabétique.

les simples médecines - première page de l'édition de Venise en 1497

Le livre des simples médecines : première page de l’édition de Venise en 1497

Cette ségrégation entre les simples médecines et les compositions, au sein de la pharmacopée médiévale en général, se retrouve chez d’autres auteurs tels qu’Hildegarde de Bingen (1098-1179). Ses deux traités médicaux (quoique très empreints de mysticisme, religion et fréquemment « parasités » de croyances populaires) sont organisés en « physica » (nom donné par l’éditeur J. Schott lors de son impression de 1533) qui présente des simples médecines classées en 9 livres et « causae et curae » (les causes et les remèdes) dont la partie purement médicale décrit des remèdes composés.

Cette organisation bipartite souligne l’existence de deux pôles distincts dans la pharmacopée sur laquelle pouvaient s’appuyer les praticiens et les patients, deux pôles qui bien que fondamentalement différents, pouvaient être assurément complémentaires. Platearius s’en explique dans l’introduction du livre des simples médecines :

« Une question qui n’est pas sans intérêt et qui peut se poser est pourquoi les remèdes composés ont été inventés, quand toutes les vertus qui se trouvent dans les composés peuvent être trouvées dans les simples. La médecine a, dit-on, été inventée en raison des causes sous-jacentes de la maladie, car toute cause de maladie naît d’une abondance ou d’une absence d’humeur, d’un flux, ou d’une faiblesse des capacités, ou de quelque altération des qualités ou le relâchement des continuités. Une simple médecine peut se trouver qui dissoudra une surabondance d’humeur, comblera un manque, restreindra un flux, renforcera une faiblesse, stabilisera une altération, libérera une consolidation.

La cause multiple de certaines maladies explique l’emploi de remèdes composés […] car la violence de maladies telles que la lèpre, les attaques [Ndr : les accidents cérébraux ], l’épilepsie est rarement, voire jamais, soignée seulement par des simples médecines. Il est alors nécessaire de recourir à des compositions, de sorte que leur force, augmentée de celle des simples, puisse guérir plus facilement les maladies graves. Dans le cas de maladies contraires [Ndr : des maladies présentant des effets opposés dans le corps] comme l’hydropisie accompagnée de fièvre, une médication composée à la fois de chaud et de froid est nécessaire, de sorte qu’on puisse contrer les symptômes contraires [Ndr : une hydropisie froide et humide et une fièvre, généralement chaude et sèche] par les qualités opposées [Ndr : puisque la médecine humorale professe que les contraires soignent les contraires], car une unique simple médecine ne saurait être efficace contre des qualités opposées. […] Et pour une partie noble du corps, comme un foie atteint de sclérose, des médicaments composites sont nécessaires, car la dissolution de l’excès d’humeur se fait par la chaleur et le renforcement de l’organe vital se fait par la contraction. Car en relaxant la partie noble, un [remède] chaud ne fait que l’affaiblir, s’il n’est pas renforcé par un styptique [Ndr : un médicament « froid » qui resserre, ici qui contrera l’effet relaxant de la chaleur]. De plus, un médicament violent comme la scammonée, l’hellébore, etc. ne doit pas être administré seul, à moins que quelque chose d’autre, tempérant sa violence, n’y soit mélangé ».

En d’autres termes une simple médecine, dans un rôle curatif, ne peut être efficace que dans des cas où la maladie à combattre ne requiert que des qualités élémentaires dans le remède (au sens d’Aristote (384-322 av J.C.) soit chaud-sec, chaud-humide, froid-humide ou froid-sec) par principe d’opposition à la cause de la maladie. Si ce n’est pas le cas, un remède composé est nécessaire pour pouvoir assembler des qualités potentiellement contraires.

les simples médecines - l'homme humoral et sa correspondance aux éléments d'après Le livre des propriétés des choses

Illustration de l’homme humoral et sa correspondance aux éléments d’après Le livre des propriétés des choses (v.1240)

A ce stade, nous avons donc évoqué un certain nombre de sources contenant au moins partiellement des informations sur les simples médecines et leur utilisation dans les soins au Moyen Age. D’autres textes, non cités ici, contiennent des informations analogues à celles mentionnées ci-dessus. Par exemple nous aurions pu évoquer d’autres herbiers purement médiévaux tel que le Tractatus de Herbis (Seconde moitié du XIIIème), des livres de santé comme le Tacuinum sanitatis (2ème moitié du XIIIème) ou encore certaines parties d’antidotaires ou de pseudo antidotaires comme celui d’Arnaud de Villeneuve (v1240-1311) composé vers 1300 ou l’anonyme Novele cirurgerie (XIIIème).

Les simples médecines : quelle nature ?

Maintenant que nous avons examiné les sources qui nous renseignent sur les simples dans la médecine médiévale, il est temps de se pencher plus en détails sur la nature même de ces simples médecines.

Les origines

Nous l’avons déjà évoqué plus haut, les simples médecines sont essentiellement d’origine végétale. Il suffit pour s’en convaincre, d’opérer quelques comptages, dans des sources représentatives. Ainsi par exemple :

– des 273 chapitres du Livre des simples médecines (MS 3113 bib. Ste Genevièvre, Paris), 229 proviennent de plantes, 14 d’animaux, 28 de minéraux et 2 sont des compositions ;
– l’alphabet de Galien (ed. princeps 1490 – Diomedes Bonardus, Venise), quant à lui, présente 300 produits dont l’origine est pour 220, des plantes, pour 61, des minéraux et pour 19, des animaux.

On peut donc le constater aisément : les simples médecines sont au moins pour les 3/4 des produits d’origine végétale. Les parties de végétaux exploitées sont variées et concernent la plante entière, certaines parties végétatives (feuilles, tiges, écorce, racines…), l’appareil reproducteur (fleurs ou boutons floraux), les fruits ou encore des résines. Des produits dérivés peuvent également être utilisés, mais plutôt comme excipients, tels que l’huile, le vin ou le vinaigre (dans le livre des simples médecines, il possède un chapitre dédié en plus d’être mentionné dans diverses préparations d’autres simples médecines)… Nous y reviendrons plus bas.

Le savoir sur ces simples médecines végétales se situe, au moins en partie, dans une intersection entre un savoir d’herboriste (alors nommés herbiers, mentionnés marginalement par le traducteur du livre des métiers d’Etienne Boileau (XIIIème) et dont on a la trace dans des décisions de justice dès le dernier tiers du XIIIème à Paris), celui des apothicaires, et celui du vulgum pecus ayant des connaissances sur l’utilisation « domestique » des plantes endogènes.

Rien ne justifie pour autant d’interpréter le terme simples médecines comme une médecine d’origine végétale pour les gens simples (voire de déduire que les médecines composées étaient réservées à des gens aisés). D’abord parce que le nombre de simples médecines recensées dans les ouvrages cités ci-dessus dépasse vraisemblablement le cadre de connaissances d’un homme ou d’une femme non instruit dans les métiers de la santé. Une connaissance familiale ou locale (on dirait « ethnologique ») pouvait exister concernant certaines plantes, sauvages ou cultivées, pour soigner les maux du quotidien ; mais les simples médecines au sens « savant » du terme, recouvrent des connaissances plus étendues. Ensuite parce qu’on l’a vu, une partie de ces simples médecines n’étaient pas issues du végétal. Aussi parce qu’un nombre de simples, végétales ou non, étaient importées (donc non présentes sur place et par conséquent probablement inconnues ou mal connues dudit vulgus pecum). Enfin parce que le coût de certaines simples (par exemple en lithothérapie – voir plus bas, ou pour certaines épices particulièrement onéreuses) en réservait probablement l’usage à une classe aisée.

Les plantes

Les simples médecines végétales ou d’origine végétale utilisées pour la médecine au Moyen Age sont plutôt des espèces endogènes, souvent sauvages. Par exemple, le livre des simples médecines mentionné précédemment montre que plus de 75% des entrées d’origine végétale proviennent d’espèces qui poussent localement en Occident.

Celles qui ne proviennent pas de ressources locales doivent être achetées aux marchands opérant l’import de ces produits par caravane et/ou bateau. Ce type d’acheminement justifie le coût en général élevé de ces denrées. L’emplacement de production/récolte, lorsqu’il est indiqué dans les sources, est très majoritairement l’Inde. L’import restreint évidemment le choix de marchandises à des denrées susceptibles de supporter le voyage sans se gâter. Dans ces simples médecines d’origine végétale importées, à peu près la moitié sont des gommes, des latex ou des dérivés (sang de dragon, opium thébaïque, sandaraque, colophane…). Le reste est constitué, à part égale, de fruits (noix indique (= de coco), noix de muscade, noix vomique…) ou d’autres parties de plante (bois de santal, cannelle (écorce), séné (fleur et feuille)…).

les simples médecines - sandragon, noix de coco et canelle

Quelques simples d’origine végétales importées : sandragon (gauche), noix indique (milieu) et cannelle (droite)

Pour les plantes sauvages autochtones, l’apothicaire a l’option d’aller lui-même les ramasser dans les champs ou de les acheter à des herboristes, sur les marchés ou tenant boutique. C’est, du reste, ce que font également les gens du commun pour leurs remèdes domestiques. Nul besoin de cultiver ces plantes puisqu’elles peuvent être simplement collectées dans la nature. 

les simples médecines - la bourrache et sa représentation dans le livre des simples médecines

La bourrache et sa représentation dans le livre des simples médecines

les simples médecines - la rue et sa représentation dans le livre des simples médecines

La rue et sa représentation dans le livre des simples médecines

La production des simples médecines, lorsqu’il ne s’agit pas de matières végétales importées ou de plantes sauvages endémiques, s’effectue classiquement au sein des 3 types de jardins : herbularius (jardin des plantes médicinales), pomarium (verger) et hortus (courtil ou potager). Le plan de l’abbaye de Saint Gall qui représente une abbaye bénédictine au IXème siècle, donne un exemple de ces jardins avec la liste des espèces cultivées.

Ces types de jardins se retrouvent à la ville, dans les châteaux (ex : courtil castral)… et ne sont pas une spécificité du monde monastique.

les simples médecines - reconstitution de l'abbaye du plan de Saint Gall et ses trois jardins

Reconstitution de l’abbaye du plan de Saint Gall et ses trois jardins

Des trois jardins, le jardin des simples nous intéresse plus particulièrement avec, dans le plan de Saint Gall : barbarée, cumin, fenouil, fenugrec, iris, livèche, lys, menthe, menthe coq, mongette, pouliot, romarin, rose, rue, sarriette et sauge. Le verger et le potager recèlent également quelques plantes listées parmi les simples médecines telles que le laurier ou l’ail.

Il est courant de représenter l’apothicaire dans un jardin. Ce dernier constituait une source de plantes fraîches et un moyen d’alimenter le stock de plantes séchées, que l’apothicaire travaille pour une institution (par exemple un Hôtel-Dieu – il tirera alors parti du jardin attaché) ou qu’il tienne boutique (il aura fort probablement un jardin propre ou il utilisera celui de la jurande d’apothicaires de la ville).

les simples médecines - Le médecin et l'apothicaire à l'atelier et au jardin

Le médecin et l’apothicaire à l’atelier et au jardin

les simples médecines - carrés de simples à Parthenay (79) et représentation du jardin de l'apothicaire

Carrés de simples à Parthenay (79) et enluminure représentant le jardin de l’apothicaire

Quelques remarques pour finir sur les simples médecines d’origine végétale.

D’une part, on distingue parfois pour une même plante, une espèce sauvage et une espèce cultivée (voir par exemple plus bas, la citation sur la sauge). Les deux sortes sont caractérisées pour leurs effets qui sont parfois différents, mais très fréquemment l’espèce cultivée est notée comme plus efficace.

D’autre part, et ceci vaut évidemment pour les espèces locales dont l’apothicaire peut disposer à l’état frais, il est noté dans certains cas que seule la plante fraiche doit être utilisée (NB : pour les plantes sèches, on précise aussi une durée maximale de conservation – à nouveau voir la sauge ci-dessous). Ainsi par exemple :

« La scabieuse est chaude et sèche au second degré. Quand elle est séchée, elle n’a nulle force […] »

Il y a donc une attention portée aux conditions d’utilisation de la simple médecine végétale en fonction de son état de conservation. Ce point est assez remarquable en absence de connaissance de la notion de principe actif, qui n’apparaît, sous une forme assez primitive (la « quintessence« ), qu’avec les écrits de Paracelse (v1493-1541).

Enfin, on trouve des indications sur l’efficacité de certaines parties de la plante plutôt que d’autre, qui se rattachent à nos données modernes de physiologie végétale et d’expression organe-spécifique de certaines molécules. Ainsi par exemple :

« La cigüe est chaude et sèche au troisième degré. Elle dissout et excite et consume. On ne doit en user qu’en emplâtres. Mais jamais il ne faut mettre la semence dans des médecines. La racine a plus de force que la semence ou que la feuille […] ».

Les simples médecines non végétales

Les simples médecines non végétales sont réparties entre produits d’origine animale et minérale, mais la classification adoptée au Moyen Age peut être à la fois incertaine et parfois complexe. Hildegarde de Bingen par exemple dans sa Physica, range certains produits d’origine animale dans les minéraux (les perles), sépare métaux et pierres, classifie les animaux suivant leur mode de vie (volant dits « oiseaux », rampant dit « reptiles », nageant dits « poissons », terrestres) mélangeant mammifères, poissons, reptiles, insectes ou oiseaux (une même classification apparaît aussi par exemple dans l’Hortus sanitatis de 1491). Elle inclut au passage des créatures fantastiques comme le griffon, le dragon ou le basilic.

Dans le livre des simples médecines, les composants issus d’animaux sont de diverses natures. On trouve des animaux entiers comme les scinques (des petits lézards), des morceaux d’animaux comme des os (cœur de cerf, seiche), des produits élaborés/fabriqués par les animaux (miel, musc ou encore toiles d’araignées).

Les produits minéraux montrent également beaucoup de variété. On y trouve des produits fossiles comme le pétrole ou le bitume de Judée, des métaux, minerais ou dérivés comme l’antimoine, le souffre, le plomb, la céruse ou la litharge, des pierres comme l’hématite, le lapis lazuli ou l’aimant et même des produits à la frontière entre minéraux et animaux tels la momie ou le spode (un oxide zinc obtenu par calcination d’ivoire).

les simples médecines - Simples médecines animales et minérales

Simples médecines minérales et animales : orpiment, bol d’Arménie et ambre gris

Un point à signaler est l’existence de simples médecines formant la branche très particulière de la lithothérapie. On l’associe volontiers à Hildegarde de Bingen car sa physica présente 25 composés minéraux, essentiellement des pierres (un vingt sixième chapitre mentionne que les autres pierres n’ont pas d’usage en la médecine). Son texte est néanmoins fortement empreint de mysticisme, très parasité par des croyances populaires, et parfois contredit des connaissances supposées établies (par exemple l’émeraude, qui n’est pas présentée comme un contrepoison). Un point atypique est le mode d’action, recherché par application de la pierre, consommation ou étalement de liquide (eau, vin, salive) dans lequel la pierre à séjournée. Parmi d’autres textes rassemblant une grande variété de simples médecines d’origine minérales, mentionnons le brevarium medicinae (abrégé de médecine) d’Yahya ibn Sarafyun dit Jean Sérapion (8??-8??), rédigé en syriaque, traduit en arabe puis en latin par Gérard de Crémone (1114-1187) au XIIème siècle. Ce texte présente pas moins de 49 simples médecines d’origine minérales, parmi lesquelles une quinzaine de pierres.

Utilisation des simples médecines

La médecine médiévale exploitant les simples médecines suivant le principe « des contraires soignent les contraires » que nous avons vu plus haut, ledit principe a un impact à la fois dans la façon de décrire chaque simple et aussi dans ses modalités d’utilisation. Mais quelle efficacité réelle peut-on en attendre ?

Description des simples médecines dans les ouvrages de médecine médiévale

L’utilisation d’une simple médecine, suivant la définition donnée par Platearius, répond à un besoin de contrer la « qualité » de la maladie, au sens d’Aristote. Ceci se traduit, dans plusieurs traités dont le Livre des simples médecines, mais aussi un livre de santé comme le Tacuinum sanitatis, par une définition de la simple médecine étonnamment « codifiée ». On trouve ainsi mention de la qualité de la simple médecine (qui contrera son opposé), de la meilleure source (par exemple type ou espèce, origine, partie de plante) et des applications possibles.

La sauge, par exemple, est décrite ainsi :

« La sauge est chaude et sèche au second degré. Il en existe deux sortes : la domestique et la sauvage. On peut la conserver un an. Quand on mentionne simplement la sauge dans une recette, c’est la domestique qu’il faut mettre ; quand on trouve eupatoire, on doit mettre la sauvage. La domestique dégage plus [les humeurs] et conforte ; la sauvage est plus diurétique. Contre la paralysie et l’épilepsie : donner à boire le vin dans lequel on aura fait cuire de la sauge domestique et appliquer même l’herbe par-dessus. Pour purifier/nettoyer les superfluités de la matrice : laver [la patiente] jusqu’aux cuisses avec de l’eau dans laquelle on aura fait cuire de la sauge. On l’utilise aussi dans des sauces. » – livre des simples médecines (trad. Dorveaux).

« Sauge. Nature : chaude au premier degré, sèche au deuxième. Sélection : celle du jardin ; pourtant la variété des bois, verte, est meilleure pour les infusions. Utilité : bonne pour l’estomac et les maladies nerveuses froides. Inconvénient : descend lentement. Remède : miel cuit. Effets : sang assez lourd, assez chaud. Convient aux complexions froides, aux vieux, en hiver et dans les régions froides. » – Tacuinum sanitatis (trad. Poirion et Thomasset).

La précision d’un « degré » sur les qualités chaud/froid et sec/humide est destiné à permettre une graduation entre les matières considérées. Ainsi le poivre est reconnu chaud et sec aux quatrièmes degrés alors que le blé n’est chaud qu’au premier degré et sec au second. Cette graduation est l’œuvre d’auteurs de langue arabe, Al-Kindi (801-873) et Ibn al-Jazzar (898-980), traduits respectivement en latin par Gérard de Crémone (1114-1187) et Constantin l’Africain sous le même titre de « de gradibus« . C’est un élément à prendre en compte dans le traitement d’une maladie suivant la théorie des humeurs et du soin par les contraires, puisqu’à un degré donné de telle ou telle maladie, devait être opposé une qualité de même degré (exemple : une chaleur de degré 2 pour contrer un froid de deuxième degré).

Utilisations des simples médecines

Le recours aux simples médecines dans le cadre de la médecine médiévale répond à des préoccupations variées. On cherche suivant le cas à soigner le résultat d’un accident (plaie, contusion, brûlure…), à soulager une douleur, à rétablir une fonction physiologique défaillante (digestion, respiration…), à traiter un désordre fonctionnel (gynécologie, urologie…)… Passons les cas, peu nombreux, d’utilisation de simples comme accessoire de soin, plutôt orientés chirurgie. C’est le cas par exemple pour les plaies, pour lesquelles l’aimant réduit en poudre pourra induire la suppuration lorsque la toile d’araignée pourra aider à les consolider.

Quel que soit l’objectif final, l’utilisation des simples médecines est à l’image de leur description par Platearius i.e. sans grande technicité (même si les formes galéniques sont assez variées).

Mettons de côté la lithothérapie où majoritairement on cherche un effet par contact, encore que des auteurs tels que Maïmounide (1138-1204) préconisent dans certains cas de réduire en poudre la pierre et de la consommer (cas de l’émeraude dont on doit prendre « neuf grains dans de l’eau froide ou du vin » comme antidote). Pour la grande majorité des cas, où un effet thérapeutique direct est recherché, on constate que les simples médecines nécessitent peu de préparation pour l’emploi.

L’utilisation peut être externe. La simple est parfois employée telle quel, fraîche ou sèche. Par exemple pour la rose :

« Les roses sèches, à qui les mets dans ses narines, confortent le cerveau et réparent l’esprit ».

les simples médecines - apothicaire et roses séchée (Scalpel et Matula)

Apothicaire médiéval et albarelle contenant de la rose séchée (reconstitution Scalpel et Matula)

On peut aussi préparer la simple (broyage, cuisson…) et l’appliquer seule (parfois simplement maintenue par un bandage) ou en mélange (emplâtre). Par exemple :

« Contre les douleurs d’estomac qui viennent de ventosités. Prenez les feuilles et les fleurs [de marjolaine] chauffées dans un pot, et mettez entre deux draps sur le point douloureux ». et aussi « Contre la douleur et l’enflure des joues. Prenez du cumin et des figues sèches et faites cuire dans du vin, et faites un emplâtre et mettez dessus [les joues]. Contre le refroidissement. Prenez des baies de laurier et du cumin, broyez-les, et mettez à chauffer dans une poterie sur des charbons, puis placez le mélange chaud sur la tête dans un sachet. »

On peut aussi préparer des onguents ou des huiles (chauffage, macération) pour application. Par exemple pour la rose, pour laquelle les deux méthodes de préparation d’huile existent :

« Ces huiles sont très bonnes. Elles valent contre l’obstruction du foie, et contre les maux de tête et du front, et pour ceux qui suent trop ».

L’eau sert aussi pour extraire les qualités des simples. On l’utilise pour un lavage de la peau, en cataplasme ou encore pour baigner tout ou partie du patient. Par exemple :

« L’eau dans laquelle il [le sumac] a été cuit est très efficace contre les démangeaisons des yeux » ou également « Pour échauffer la matrice qui est refroidie. Lavez avec de l’eau en laquelle a cuit de la menthe, du nombril jusqu’aux cuisses ».

Lorsqu’on vise une utilisation interne, on peut parfois consommer la simple médecine, seule ou en mélange, sans plus de préparation. Par exemple pour l’oliban :

« Contre l’inflammation de la luette. Faites macher de l’oliban entre les dents : ceci est très bon car il restreint les humeurs ».

On consomme également fréquemment des préparations de simples dans des excipients divers : eau (infusion, décoction, macérat – parfois avec du sucre en sirop), huile, miel, vin, vinaigre… Ainsi :

« Contre la toux. Faites cuire de la menthe dans du vin et donnez à boire au malade » ou également « Contre les humeurs froides qui sont dans l’estomac. Donnez la décoction de miel dans de l’eau chaude » ou encore « Contre l’obstruction du foie et la jaunisse. Donnez le jus de l’absinthe et de l’endive dont vous faites un syrop, et donnez avec de l’eau chaude ».

Autre moyen de faire pénétrer le remède : la fumigation. Celle-ci se fera par voie haute ou basse. Par exemple pour le sagapin (une résine tirée de la férule de Perse, une ombellifère) :

« Contre la matrice qui a chut [cas de prolapsus génital ou « descente d’organe » utérine]. Faites prendre la fumée de sagapin par dessous […] ou si elle est remontée plus que droit, prenez la fumée par-dessus ».

On peut aussi introduire la simple « par en dessous » en suppositoire (à base de miel) ou comme composant d’un clystère (attention, ce terme désigne au Moyen Age exclusivement le liquide à injecter – l’appareil type seringue que l’on désigne à présent comme clystère, n’apparaît vraisemblablement qu’à la toute fin du XVème siècle – peut-être en bois – et ne devient courant qu’au cours du XVIème).

N’oublions pas l’utilisation en cuisine – par exemple pour le persil dont « on fait de bonnes sauces, et qu’on consomme avec des viandes [car] il conforte la digestion et ôte les ventosités ».

Des remèdes efficaces ?

Parvenus presque au terme de cette très brève exploration de cet aspect de la pharmacopée exploitée par la médecine médiévale, on est légitimement tenté de se poser la question : « les simples médecines, en définitive, quelle efficacité » ? Il serait présomptueux de vouloir répondre à cette interrogation en quelques lignes. Néanmoins, on peut explorer quelques pistes de réflexion.

La première tient dans l’origine même de cette connaissance sur les simples médecines. Nous avons vu en début de ce blog que les textes médiévaux sur les simples végétales (lesquelles constituent nous l’avons constaté au minimum les 3/4 des simples utilisées pour le soin au Moyen Age), proviennent d’herbiers dont la vocation première était de rassembler les connaissances de ceux qui soignaient par les plantes. Il s’agit donc d’un savoir empirique mettant en relation certaines plantes et certaines affections, avec un bénéfice notable déjà expérimenté. Malgré les ajouts successifs des différents auteurs/compilateurs, les erreurs de recopiage, les possibles méprises face à des ouvrages à l’origine axés sur des flores méditerranéennes, les noms de plantes qui pouvaient varier… on est en droit de supposer qu’une majorité de remèdes à base de simples d’origine végétale avaient une certaine efficacité.

Seconde piste : nous avons vu que les textes distinguent l’état (sec ou frais), prennent en compte le temps de conservation, l’âge ou le stade de croissance de la plante et également l’organe utilisé. Ces éléments font immanquablement penser aux métabolites secondaires. Ces composés se différencient en physiologie végétale, des métabolite primaires qui sont des molécules présentent dans toutes les espèces végétales et indispensables à la vie. Les secondaires en revanche sont spécifiques de certaines plantes, ont un pattern d’expression ciblé en termes de stade de développement ou d’organe. En clair, on ne les trouve que chez certaines plantes, dans certains organes, à certaines périodes de la vie de la plante. En outre, les molécules correspondantes sont plus ou moins résistantes et se conservent plus ou moins bien une fois la plante séchée. On trouve 4 grandes classes de molécules : 1° des alcaloïdes, 2° des hétérosides, 3° des composés aromatiques (dont font partie les tanins) et 4° des terpènes (liées aux huiles essentielles) et stéroides. Ces molécules ont des effets métaboliques divers (par exemple les aromatiques ont souvent des effets antibactériens) et sont responsables chez certaines plantes de leur toxicité (par exemple la strychnine – un alcaloïde – de la noix vomique, la digitaline – un hétéroside – de la digitale). Les textes contenant des instructions d’emploi des simples médecines d’origine végétale ont bien un fondement dans l’expression de composés à effet biologique marqué. Ces effets, bien que les molécules et leurs modes d’actions étaient alors inconnus, étaient recherchés en médecine médiévale.

Enfin, il est intéressant de remarquer le regain d’intérêt porté sur l’ethnopharmacie depuis les années 2000. La comparaison de l’usage des plantes médicinales à travers l’histoire (par exemple Leonti et al. 2009) et des travaux croisés en biochimie végétale et en essais cliniques permettent de démontrer des effets d’extraits végétaux sur des domaines divers (par exemple accélération de la cicatrisation, diminution de la glycémie, immunostimulation, effet anti-inflammatoire, amélioration de l’expectoration…) confirmant des usages décrits notamment dans des livres de médecine antiques ou médiévaux.

Il est donc raisonnable de supposer que ces remèdes basés sur les simples médecines avaient bien, au moins pour une part conséquente, les effets thérapeutiques qu’on en attendait.

Conclusion

Ce survol sur les simples médecines que l’apothicaire médiéval pouvait réparer touche à sa fin. Le prochain blog de cette série se concentrera sur les compositions complexes que nous aborderons, de même, à partir des sources.

D’ici là, n’hésitez pas à nous contacter et au plaisir de vous rencontrer lors de nos animations (cf. notre calendrier).

les simples médecines - Scalpel et Matula en présentation XIIIème

Scalpel et Matula – Miresse et Apothicaire XIIIème

Sources

George Bernard Depping, « Règlements sur les arts et métiers de Paris rédigés au XIIIème siècle et connus sous le nom du livre des métiers d’Etienne Boileau », 1837, Imprimerie du Crapelet, Paris.

Paul Dorveaux, « Le livre des simples médecines, traduction française du liber de simplici medicina, dictus Circa instans de Platearius », 1913, Société Française d’Histoire de la Médecine, Paris.

Nicholas Everett, « The alphabet of Galien », 2012, University of Toronto Press, Toronto Buffalo London.

Marco Leonti, Laura Casu, Francesca Sanna, Leonardo Bonsignore, « A comparison of medicinal plant use in Sardinia and Sicily – De Materia Medica revisited ? », 2009, J. Ethnopharmacol. 121, 255–267.

Daniel Poirion et Claude Thomasset, « L’art de vivre au Moyen Age », 1995, Editions du félin, Paris.

Jean Sérapion, « Bievarum medicinae », 1497, Venise – disponible sous https://daten.digitale-sammlungen.de/0006/bsb00061068/images/index.html?id=00061068&groesser=&fip=sdasweayaeneayawweayaxdsydsdas&no=13&seite=7 (consulté le 02/06/2024).

Priscilla Throop, « Hildegard von Bingen’s Physica », 1998, Healing Art Press, Rochester.

Jacques Verger, « Culture, enseignement et société en Occident aux XIIe et XIIIe siècles », 2015, Presses Universitaires de Rennes, Rennes.

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